QUI SUIS-JE?

Né à Sainte-Foy d’un père venu d’Italie et d’une mère de Shawinigan, j’ai sillonné les rues de ma banlieue-bungalow classique et occupé les sous-sols style années 1970 du quartier jusqu’à mes 17 ans. 

À 15 ans, j’ai lu le livre d’Albert Jacquard J’accuse l’économie triomphante! et ma vision du monde a changé irréversiblement. Alimenté par un mythique prof d’histoire en secondaire 5, je me suis mis dans la tête qu’il fallait changer le monde au plus vite et que c’était possible. «Soyons réalistes, exigeons l’impossible», disait le Che; la citation se trouvait sur le mur de ma chambre. 

Entre 15 et 20 ans, je deviens indépendantiste. La lutte pour la liberté de notre peuple me touche au plus profond du cœur. Je me rends compte que cette quête de souveraineté est un enjeu universel. Je ne cesse depuis de prendre conscience de son importance, non seulement pour le peuple québécois, mais pour toutes les nations autochtones d’ici et d’ailleurs. Ensemble, dans la paix et l’amitié véritables, nous vaincrons, j’en suis convaincu. 

«Il faut rester fidèle à ses rêves de jeunesse, car ils sont les seuls», disait Pierre Bourgault. Cette maxime est gravée en moi à jamais. Un jour, peut-être, je me la tatouerai quelque part, mais pas tout de suite. 

Je pars ensuite étudier au Cégep de Lévis-Lauzon en sciences humaines et langues. J’ai pu constater dès les années 2000 que le problème de la mobilité interrives était vraiment dû au manque de transport collectif plutôt qu’à un manque de troisième lien à l’est. 

J’ai voulu être journaliste, historien, sociologue, économiste; je me suis retrouvé en philo. 

Pendant mes études, je travaille comme préposé aux bénéficiaires dans un hôpital, principalement en géronto-psychiatrie. Pas facile. Je découvre que les préposées d’expérience ont souvent le même superpouvoir : ensoleiller les vies des personnes vulnérables, rester positives lorsque le crépuscule de la vie approche et que l’esprit s’étiole. Mon admiration envers elles est infinie. 

Je travaille ensuite comme intervenant en santé mentale dans une clinique de traitement pour jeunes adultes aux prises avec la psychose. J’ai appris à écouter l’humain pour vrai. Merci infiniment à la communauté du 388. 

Et là, je deviens prof de philosophie au Campus Notre-Dame-de-Foy. J’adore ça. J’enseigne à des futures pompières, policiers ou musiciennes, à des étudiants en mode, etc. J’apprends à vulgariser, à susciter le désir d’apprendre et de philosopher. 

En 2012, j’ai 29 ans, bientôt 30, et c’est le soulèvement étudiant. Je m’implique dans les Profs contre la hausse et je commence mon implication politique. Je deviens candidat pour Option nationale, un parti indépendantiste de gauche naissant. Un an et demi plus tard, j'en deviens le chef jusqu’à sa fusion avec Québec solidaire en 2017. 

Bien que je me sois toujours considéré féministe, c’est en militant dans un parti politique constitué majoritairement d’hommes, comme la plupart des milieux politiques encore aujourd’hui, que ma compréhension du féminisme et du patriarcat s’est approfondie. Merci aux militantes d’Option nationale, de QS et aux vidéos des Brutes de m’avoir fait cheminer grandement dans ma formation continue d’allié. 

Élu en 2018 comme député solidaire de Jean-Lesage, je milite pour ma ville et mon pays en construction. 

Le militantisme indépendantiste est la colonne vertébrale de mon engagement. Depuis 2015, j’ai participé à plusieurs ouvrages collectifs de promotion de l’indépendance : Le livre qui fait dire oui, Ce qui nous lie; l’indépendance pour l’environnement et nos cultures. Depuis 2016, j’ai donné 89 conférences sur l’indépendance et je compte franchir le cap du 100 avant les élections 2026. Les appuis à l’indépendance et à la gauche, nous pouvons les faire augmenter. Je le sais maintenant et je veux qu’on y contribue tout le monde ensemble. 

Aujourd’hui, papa d’une fille formidable de 4 ans (et demi!), je me présente pour devenir le prochain co-porte-parole de Québec solidaire. C’est un peu fou, cette histoire, mais bon. C’est ce qui arrive quand on écoute son cœur, j’imagine.

Rêver, mobiliser, changer le monde

Cette lettre ouverte signée par Sol Zanetti a été publiée dans Le Soleil le 3 mai 2025

Il ne se serait pas passé grand-chose dans l’histoire de l’humanité sans les rêveuses et les rêveurs. Rêver, imaginer un avenir libre, affranchir nos ambitions collectives des préjugés sur ce qui est possible et impossible, oser se projeter dans le monde dont nous avons besoin pour être heureux: c’est le superpouvoir humain à l’origine de toutes les grandes créations scientifiques et sociales.

La joute politique tue souvent les rêves collectifs. Rapidement, celles et ceux qui osent rêver se font dénigrer par les corbeaux 
du prétendu «réalisme». Leurs adversaires tentent de les dévaluer en faisant croire que leurs propositions sont impossibles. Il ne faut jamais céder devant ces oiseaux de malheur.

En effet, il n’y a rien qui change aussi souvent que les limites 
du possible dans l’opinion majoritaire d’une société. Le droit 
de vote des femmes et l’abolition de l’esclavage, pour ne nommer que ces exemples frappants, ont été longtemps considérés comme impossibles avant de devenir des acquis sociaux évidents.

Il est parfaitement possible de faire du Québec un pays libre 
et démocratique, une société qui vit en équilibre avec son environnement, et où l’égalité et la solidarité rendent possible l’épanouissement de tout le monde.

Nos rêves à nous, Québécoises et Québécois, sont beaucoup trop grands et précieux pour les laisser pourrir dans l’espace confiné d’une province du pétro-État canadien. Donnons à nos rêves les coudées franches et à notre désir l’espace d’exister. Ce qui est impossible, c’est de penser que le monde pourra poursuivre sur la même voie encore 25 ans en continuant de surproduire, de détruire la planète et de laisser se creuser les inégalités partout. Tôt ou tard, ça va péter solide. En 2025, il vaut mieux rêver que dormir au gaz.

Pour que nos rêves politiques soient féconds, nous devons passer à l’action et mobiliser nos communautés. Une fois rassemblés, tout devient possible.

Nous devons investir le Parlement, mais aussi les rues, les ruelles et les rangs. Le pouvoir des partis de gauche au Québec est ancré dans les luttes sociales menées sur tout le territoire davantage qu’au sein du système politique englué que nous a légué notre histoire coloniale.

Lorsque je vois les idées conservatrices et rétrogrades gagner en popularité ici comme ailleurs, un sentiment d’urgence me traverse.
Les solutions de l’avenir ne peuvent pas être de «continuer comme ça», de nous désolidariser les uns des autres et de nous diviser en nous contentant de protéger la richesse des riches.

Le monde a besoin d’amour, de rencontres, d’écoute, d’empathie, de remises en question, de générosité, de partage, d’entraide, d’espoir, de créativité, de liberté, de joie, de temps pour penser et vivre dignement. Ce sont les politiques de gauche qui donnent tout ça. Ce sont les politiques de gauche que je veux pour le Québec, notre véritable pays. C’est pour ça que je suis engagé à Québec solidaire : pour transformer mon inquiétude personnelle en espoir partagé et contribuer à changer le monde.

Je voulais, par cette lettre, vous annoncer que je réfléchis sérieusement à me porter candidat pour devenir le porte-parole masculin du parti en novembre prochain. Je veux épauler Ruba de mon mieux pour qu’elle nous représente au débat des chefs de la prochaine campagne électorale si c’est le souhait des membres et le sien.

Je veux que nos députées et députés sortent encore plus de l’Assemblée nationale pour épauler les mouvements citoyens sur l’ensemble du territoire, je veux qu’on prenne plus de risques pour défendre nos valeurs même quand ça fait fâcher des chroniqueurs, je veux qu’on remette la lutte aux changements climatiques au centre de la politique québécoise et qu’on contribue à nous faire penser en pays toute la gang.